Petit abécédaire de la désobéissance civile.
Éditions Calicot, novembre 2024
Que faire lorsqu’une loi nous paraît injuste ou contraire aux droits fondamentaux de la personne humaine ? Comment se comporter lorsque la loi cautionne ou engendre elle-même l’injustice ? Il est des situations où l’homme ne peut abdiquer sa conscience au législateur.
L’attitude de refus qui est alors la sienne porte un nom : elle se nomme la désobéissance civile. Le Petit Abécédaire de la désobéissance civile que nous proposons ici aux adolescents et aux plus grands (de 14 à 114 ans) explore ce concept qui fut forgé par David Henry Thoreau, en 1849, à la suite de son refus de payer une taxe destinée à financer entre autres la guerre contre le Mexique.
Luttes contre la discrimination raciale, combats pour l’égalité entre femmes et hommes, luttes pour le droit de disposer de son corps et pour l’avortement, résistance aux lois iniques des pays totalitaires, manifestations pacifistes contre l’intervention militaire au Vietnam, grèves et appels au boycott pour défendre les droits sociaux des paysans et des journaliers, fauchages de champs d’OGM... le Petit Abécédaire illustre cette phrase de Martin Luther King : « Notre responsabilité morale nous commande de désobéir aux lois injustes ».
« Lisez-le de gauche à droite ou de droite à gauche, de haut en bas ou de bas en haut, retournez-le comme si vous le découvriez dans un miroir : NON reste NON. Avec ses deux N bien campés sur leurs pieds, cette lettre close en son milieu, NON constitue un palindrome, mot qui peut être lu dans un sens ou dans l’autre, sans que sa signification en soit altérée. Sur ce point, il est plus intéressant que le no anglais, espagnol ou italien, le nein allemand, le niet russe. Par sa forme, non est une sorte de poing serré du langage, qui porte en lui quelque chose de catégorique et de dé"nitif. Qui réfute et récuse. Qui fuse et refuse. Et semble nous dire : n’insistez pas, non c’est non ! Avez-vous remarqué que non est l’un des premiers mots prononcés par un enfant qui apprend à parler, celui par lequel il manifeste son opposition, faisant gentiment pression sur son entourage ? À cet âge-là, les motifs de refus sont souvent futiles : on ne veut pas aller dormir, on rejette un aliment, on cherche à tester l’autorité de l’adulte. Mais à travers ces premières manifestations de refus, l’enfant se prépare à exercer un droit qui se révélera sans doute nécessaire au cours de sa vie. Dix ans plus tard, il sera peut-être cette adolescente ou cet adolescent obligé de dire non à une personne qui le harcèle sexuellement. Plus tard encore, il deviendra cet être libre qui refusera l’endoctrinement ou l’obéissance aveugle, cette femme ou cet homme qui, réfléchissant, refusera soudain de fléchir, cette citoyenne ou ce citoyen qui saura dire non au tyran. »
— Bruno Doucey
FORMAT : 12x17cm
PRIX : 11,50€
ISBN : 979-10-97340-23-0
128 pages
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Distributeur : Serendip Livres
Parution : 5 novembre 2024
ISBN : 979-10-97340-23-0